La prévention en santé et sécurité
À bas les mutuelles de contestation!
On voit de plus en plus de nos membres blessé.e.s ou malades devoir passer par des processus inutiles de contestation exigés par leur employeur. C’est toute une industrie de la contestation qui est engraissée par ces procédures coûteuses et éprouvantes pour les
travailleur.euse.s.
Les mutuelles de prévention, qu’on pourrait aussi appeler « mutuelles de contestation », sont parmi les premières responsables de cette tendance, qu’on observe tout particulièrement depuis leur création en 1998. En effet, le gouvernement permet aux entreprises de moyenne taille d’adhérer à des mutuelles de prévention pour bénéficier d’un taux de cotisation plus avantageux, soit celui basé sur l’expérience de l’ensemble du groupe.
En théorie, la mutuelle offre des services pour favoriser la prévention en milieu de travail, appuyer la réadaptation des travailleur.euse.s et encourager le retour au travail. Mais cette logique a été détournée. Dans les faits, les mutuelles font tout pour réduire les coûts de CNESST en contestant systématiquement les différents éléments des réclamations. Tout y passe : le bien-fondé même de la réclamation, le ou les diagnostics, le moment de la fermeture du dossier, la nature des travaux légers, les séquelles de l’accident ou de la maladie, etc.
En fin de compte, la « mutuelle de contestation » consacre ses énergies non pas à la prévention, mais bien à la diminution des répercussions financières pour l’employeur en réduisant « le coût d’expérience », et ce, au détriment de la santé de nos travailleur.euse.s.
Un système à rendre malade
Résultat? Le régime qui est censé soutenir les travailleur.euse.s blessé.e.s ou malades pour qu’ils et elles puissent bénéficier de la meilleure réadaptation possible les rend malades d’anxiété et de stress. Tout cela pour faire économiser de l’argent aux employeurs en enrichissant des médecins expert.e.s, des avocat.e.s de patronat et les mutuelles de prévention.
Cette entourloupette a assez duré! Ces mutuelles ne font qu’engorger le système, en alourdir les coûts et harceler les travailleur.euse.s blessé.e.s ou malades en leur imposant un stress nuisible à leur rétablissement.
Comme travailleur.euse.s et comme représentant.e.s syndicaux et syndicales, il faut refuser de se prêter au jeu des mutuelles de contestation. Il faut refuser de régler à l’amiable des dossiers où les travailleur.euse.s sont manifestement dans leurs droits simplement pour éviter des coûts à l’employeur, sommes qui ne reviennent par ailleurs jamais dans les poches des personnes blessées ou malades. Si les employeurs veulent vraiment économiser en santé et sécurité, c’est par la prévention en milieu de travail et la réduction des risques à la source qu’il faut que ça passe! Et non par la contestation systématique!
Cet article est tiré du dernier numéro du magazine ***