Assemblée d’information chez RTFT: « Bienvenue dans la famille métallos », lancent des syndicalistes de partout
Sorel, mardi le 27 novembre 2018 – C’est gonflé à bloc et déterminés à se donner un syndicat métallo constructif et combatif que des centaines de travailleurs et travailleuses de Rio Tinto Fer et Titane ont quitté hier les assemblées d’information qui se tenaient à Sorel. Des syndicalistes métallos venus d’aussi loin que la Côte-Nord et le Lac Saint-Jean ont fait la route pour venir parler aux futurs métallos de RTFT, aux côtés des présidents des sections locales métallos de la région.
« J’ai embarqué dans mon auto ce matin, j’ai fait plusieurs heures de route pour venir vous parler comme un utilisateur des services des Métallos. Vous avez le choix de changer de véhicule, selon moi, le véhicule que vous avez date de quelques années. On vous en offre un plus récent, plus rapide, plus nerveux. Les Métallos, le nom le dit, ce sont les spécialistes dans la métallurgie. C’est notre ‘core business’ », a expliqué le président du Syndicat des travailleurs et travailleuses de l'aluminerie d'Alma, Alexandre Fréchette, qui a échangé avec les travailleurs de RTFT sur les boss qui sont déjà passés par d’autres usines de Rio Tinto au Saguenay‒Lac-Saint-Jean.
Venu d’aussi loin que de Havre-Saint-Pierre, le président de la section locale 4466, Steeve Arsenault, qui représente les syndiqués de la mine Tio qui approvisionne RTFT, a expliqué les représentations effectuées par les métallos pour assurer la pérennité de la mine. « On a rencontré les ministres du gouvernement libéral pour demander que le minerai fondu à Sorel vienne en priorité du Québec, de Havre-Saint-Pierre. C’est le genre de chose qu’on fait. C’est certain que si vous devenez métallos, on va se parler encore plus et le fleuve va se rétrécir. »
Irrité par les prétentions de la CSN voulant que les Métallos n’assument pas les frais juridiques et laissent les syndicats locaux à eux-mêmes, Robert Roy a décidé in extremis de faire la route depuis Sept-Îles pour conter aux syndiqués l’histoire des retraités et anciens travailleurs de Cliffs. « Les Métallos ont été au rendez-vous pour récupérer les deux tiers des sommes que devait la défunte Cliffs dans le régime de retraite au moment de la faillite. Alors qu'il n'y avait que 5 membres actifs, les Métallos ont pris à leur charge les frais juridiques aux Canada et aux États-Unis pour renflouer le régime de retraite», a illustré le président de la section locale 6254 à Sept‑Îles à la Société portuaire et ferroviaire de Pointe-Noire (anciennement Cliffs).
Le président de la section locale 6951 à l’usine d’ArcelorMittal à Contrecoeur-Ouest, Yves Rolland, a renchéri en expliquant le lobby effectué par les Métallos pour faire changer la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies pour que de telles situations n’arrivent plus. « Nous sommes allés à Ottawa rencontrer des députés pour que les retraités et les anciens travailleurs ne se retrouvent plus avec des miettes en cas de faillite. C’est les Métallos qui mènent cette bataille-là. La CSN n’a pas poursuivi la bataille politique après la faillite d’Atlas. Les Métallos ne lâchent jamais. On va peut-être réussir à faire bouger les choses, comme on a réussi à Québec à faire interdire les clauses orphelin et qu’on espère que l’interdiction sera rétroactive. »
Le président de la section locale 6586 chez ArcelorMittal à Contrecoeur (Est), Steve Galibois, a souligné les services de recherche et soutien à la négociation, de formation et, surtout, la grande solidarité qui unit les métallos. « Aux tables de négociations, les boss demandent systématiquement des concessions. La manière dont on contre ces concessions, c'est par des mandats de grève forts. Les travailleurs métallos savent qu'ils ne crèveront pas de faim en cas de conflit. L'argent, c'est le nerf de la guerre, et avec la solidarité chez les Métallos, on sait qu'on est soutenu, et ce, dès la première semaine d’un conflit. Ça aide à avoir nos mandats de grève forts et à faire reculer l'employeur. »
Même son de cloche de la part de Marc Duchaine, de la section locale 8664 à l'usine de bouletage de Port-Cartier qui a expliqué l’importance de la collaboration entre les différents syndicats locaux chez les Métallos, ce qui permet de faire des gains. « Les multinationales se parlent entre elles. Quand tu négocies, la guerre que tu décides de faire aujourd'hui, un autre va peut-être avoir à la faire dans deux ans. » Il a expliqué comment lors de la dernière négociation il a été possible chez ArcelorMittal de rétablir la parité pour les travailleurs de la mine de Firelake, qui avaient de moins bonnes conditions que les autres.
C’est un véritable cri du cœur qu’a lancé en conclusion le président de la section locale 7493 à l’usine des Poudres métalliques de RTFT, Patrick Sarrazin. « Nous sommes voisins. Nous avons le même employeur, nous négocions presque en même temps. On serait beaucoup plus fort ensemble. N’importe quand, vous avez besoin de quoi, on va toujours être là pour vous, avec vous. »
Il reste maintenant 3 jours pour signer les cartes d’adhésion métallo, la période de changement d’allégeance se terminant vendredi prochain à minuit. Le local de campagne est situé au 1225, boulevard Marie-Victorin à Sorel. Pour rejoindre les recruteurs par courriel : mdenis@metallos.ca et par téléphone : 514 686-2335.