Santé et sécurité du travail - Risques psychosociaux
Cap sur la santé mentale
Des obligations claires en santé mentale dans la nouvelle loi
Les employeurs doivent dorénavant absolument tenir compte des risques psychosociaux au moment de l’analyse des risques et dans le programme de prévention. C’est ce que prévoit expressément la nouvelle mouture de la Loi sur la santé et la sécurité du travail pour les entreprises de 20 travailleur. euse.s et plus.
On part de loin dans plusieurs milieux de travail, et encore plus particulièrement en milieu industriel, où les efforts de prévention se sont surtout concentrés au fil du temps sur les risques physiques et les contaminants. « On travaille sur une grille d’analyse des risques psychosociaux en milieu industriel. Il faut adapter des outils dont on se sert dans les autres milieux de travail qui sont moins adaptés à la réalité des milieux industriels », explique la responsable de la santé et sécurité chez les Métallos, Julie Hébert.
De façon générale, les principaux risques psychosociaux sont les suivants : charge de travail élevée, faible autonomie décisionnelle, faible soutien social des collègues ou des supérieur.e.s, harcèlement et violence, faible reconnaissance et manque d’équité au travail, déséquilibre travail-vie personnelle et peu de sens au travail.
Une fois les risques psychosociaux déterminés, les programmes de prévention devront en tenir compte. « En prévention psychosociale comme physique, il est toujours plus efficace d’agir en prévention primaire, soit sur les causes organisationnelles de la détresse », souligne la chercheuse Mariève Pelletier, conférencière à la journée de réflexion sur les risques psychosociaux organisée par la FTQ en mars dernier.
Une chose est certaine, il faut prendre les risques psychosociaux au sérieux. « Plus les gens sont exposés aux risques psychosociaux, plus ils ont de chances d’avoir des problèmes de santé mentale comme la dépression, la détresse psychologique ou l’anxiété. Des études sérieuses ont aussi démontré des effets néfastes sur la santé physique, comme les troubles cardiovasculaires et les troubles musculosquelettiques », explique Mariève Pelletier.
Plusieurs métallos participaient à la journée de réflexion sur la prévention des risques psychosociaux au travail de la FTQ, le 27 mars dernier. Les cerveaux étaient en ébullition, et les enjeux résonnaient fortement pour plusieurs.
Des horaires compliqués
Pour les militant.e.s de la SL 8897 chez ArcelorMittal à Longueuil, les horaires de travail rotatifs de 12 heures de jour et de nuit entraînent une difficile conciliation travail-famille. « Dans le temps des fêtes l’an dernier, il y avait huit travailleur.euse.s en instance de séparation. Les familles n’en pouvaient plus de l’absence de leurs proches en raison des horaires atypiques », précise le représentant à la prévention, Frédéric Saint-Louis.
Des changements technologiques
À l’usine Sivaco de Marieville, c’est l’implantation difficile d’un nouveau système informatique pour la gestion et la production qui a entraîné une vague de stress. « Une bonne part des travailleur. euse.s ne sont pas habitué.e.s avec les ordinateurs. Il y a eu très peu de formation. Je ne sais pas si l’employeur a conscience de l’aspect psychologique de ces changements », fait observer le représentant à la prévention de la SL 6818, Alexandre Labelle.
Un bureau pour les DS
À l’usine d’ABB de Saint-Jean-sur-Richelieu, un suicide est survenu dans le temps des fêtes, ce qui a amené son lot d’émotions. « Ça faisait deux semaines que le travailleur disait que ça ne marchait pas, qu’il était tanné d’occuper un poste qui n’était pas le sien », illustre la présidente de la SL 9065, Mélanie Goyette. Lors des prochaines négos, le Syndicat a l’intention de demander un bureau fermé à l’usine pour que les délégué.e.s sociaux et sociales puissent rencontrer leurs collègues en privé.
* Cet article est tiré du dernier numéro du magazine ***
* Cet article est tiré du dernier numéro du magazine Le Métallo disponible en ligne***
