Conditions de travail difficiles et mandat de grève chez Raylobec

Publié : 18/04/2023

Granby, le lundi 17 avril 2023 – C’est dans une proportion de 96 % que les salariés du centre de tri de matières recyclables Raylobec à Granby ont rejeté un projet de convention collective. Du même souffle, ces travailleurs et travailleuses ont donné un mandat de grève à leur comité de négociation à exercer au moment jugé opportun.

Raylobec est une filiale du géant nord-américain Waste-Connection, dont le chiffre d’affaires est de plusieurs milliards de dollars, comme l’ont confié la semaine dernière des représentants de l’entreprise venus du siège social texan pour une visite des installations de Granby. Les travailleurs et travailleuses de Raylobec ne gagnent que 17 $ l’heure et exécutent leur travail dans des conditions sanitaires déplorables, alors qu’on peut retrouver parmi les matières recyclées des rats vivants, des seringues, des couches souillées, des animaux morts et parfois même des armes à feu.

« C’est un travail très difficile et très dangereux. Ce serait la moindre des choses que de verser un salaire décent pour le faire, surtout lorsqu’on sait que l’entreprise engrange des milliards de dollars grâce au labeur de ces employés dans des conditions de misère. L’employeur refuse d’augmenter significativement les salaires des trieurs, contrairement aux employés de métier, sous prétexte qu’il peut trouver d’autres employés pour faire le travail, quitte à avoir recours à des travailleurs étrangers temporaires. Cette compagnie doit comprendre qu’on ne vit pas au Québec avec 17 $ l’heure. On n’est pas au Texas ici ! », tonne le représentant syndical Martin Courville, qui négocie pour ces membres de la section locale 9414 des Métallos.

Les travailleurs et travailleuses de l’usine de tri de Granby exigent un salaire d’au moins 20 $ l’heure. « Le travail de ces salariés est très important pour notre société qui mise sur le recyclage. Les salaires de ceux qui assurent ce service essentiel doivent permettre de vivre décemment et ce n’est pas le cas actuellement avec la récente inflation », fait valoir Martin Courville. En réponse à la compagnie qui prétend être liée par les contrats avec les MRC, ce dernier invite l’ensemble des acteurs à revoir leurs priorités pour que le travail soit valorisé à sa juste mesure. « Nous interpelons tout particulièrement la MRC de la Haute-Yamaska et les municipalités environnantes pour qu'elles se préoccupent davantage des salaires et des conditions de travail de ceux et celles qui assurent un service essentiel à la population. Après tout, les travailleurs et travailleuses, ce sont aussi des concitoyens qui devraient pouvoir maintenir leur pouvoir d'achat dans un contexte d'une inflation importante »

Notons par ailleurs que le Syndicat des Métallos a porté à l’attention de la CNESST les mauvaises conditions sanitaires dans le milieu de travail, il y a de cela plusieurs semaines. « Nous n’avons toujours pas eu de retour de la CNESST. Les conditions de santé et sécurité dans cet établissement sont inquiétantes : ce n’est pas normal que des salariés soient exposés à des agents infectieux sans qu’il y ait un programme de prévention adéquat », poursuit Martin Courville.

Le Syndicat des Métallos, affilié à la FTQ, est le plus important syndicat du secteur privé au Québec. Il regroupe plus de 60 000 travailleurs et travailleuses de tous les secteurs économiques.