Pour les jeunes
« Laisser des conditions de travail aussi bonnes sinon meilleures à ceux qui nous suivent que celles dont on a hérité. » Voilà le mot d’ordre qui guide notre action comme organisation syndicale et celle de tous les militants métallos à travers le Québec. De convention en convention, on améliore le sort des nôtres.
Trop souvent, les employeurs tentent de nous faire dériver de cette voie, essayant de nous convaincre que les reculs sont inévitables, qu’ils n’ont pas les moyens de payer correctement les travailleurs, que la compétition nous condamne à s’appauvrir ou perdre nos emplois. Ils ont parfois raison : il arrive que des emplois soient en jeu. Mais trop souvent, cette menace ne sert qu’à faire diminuer la portion de la tarte allant aux travailleurs.
Depuis quelques années, les patrons ont redoublé d’inventivité ou de lâcheté en proposant d’abaisser les conditions de travail des nouvelles générations par des clauses orphelin. Concrètement, cela signifie offrir des régimes de retraite ou d’assurance moins avantageux aux futurs travailleurs. Ainsi, des travailleurs actuels se trouvent à consentir des reculs qui ne les affectent pas dans l’immédiat, mais toucheront les prochaines générations de travailleurs.
Plusieurs groupes de Métallos ont choisi de faire la guerre pour refuser d’affaiblir les conditions de ceux qui viennent. C’était le cas en 2007 chez QIT à Havre-St-Pierre, chez Lafarge et Resco en 2016 et chez Samuel et Fils cette année. Nombreux sont ceux qui ont gagné. D’autres ont résisté, mais sans réussir à contrer une clause orphelin.
Au-delà de l’histoire de chaque négociation, il est grand temps que le gouvernement interdise pour de bon une telle discrimination envers les nouveaux travailleurs au sujet des retraites et des assurances, comme il l’a déjà fait en 2001 pour les salaires.
Une telle loi rendra plus claire la négociation. Nos membres se prononceront sur les conditions de travail qui les affecteront tous. Certains choisiront de se battre pour empêcher des reculs ou faire des gains, pour eux et ceux qui viendront.
Les métallos de CEZinc à Salaberry-de-Valleyfield ont eux aussi choisi de résister devant les nombreuses demandes de concessions de l’employeur, pour maintenir les conditions de travail et de retraite gagnées de hautes luttes par les générations précédentes.
Tous ceux qui luttent pour leurs conditions de travail et celles des prochaines générations seront appuyés, soutenus. Notre force, c’est notre solidarité.
Solidarité avec les travailleurs de CEZinc et tous ceux qui se tiennent debout, pour eux, et ceux qui viendront tout juste après.
Alain Croteau
directeur québécois des Métallos