Blocage de la route à Chibougamau et à Chapais

La population veut rencontrer Jean Charest

Publié : 10/03/2008

La population de Chibougamau bloque depuis 3 heures 30 ce matin les deux routes donnant accès à la ville. Elle demande une rencontre d’urgence avec le premier ministre du Québec, Jean Charest. « C’est la survie d’une communauté de 7 500 habitants et de son gagne-pain qui est en jeu. Notre revendication est très simple : nous voulons garder notre 800 000 m3 de bois. Nous refusons d’être pénalisés au profit de multinationales et de voir partir notre bois à l’extérieur », ont déclaré Stéphane Desgagné et Bruno Marceau, respectivement permanent et président de la section locale 8644 du Syndicat des Métallos (FTQ).

Le blocus s’applique aux camions qui transportent du matériel vers le chantier d’Eastmain et à tous les sous-traitants. Cependant, la circulation demeure fluide pour les citoyens et les citoyennes. « Ce geste a été entériné par une assemblée de près de 2 000 personnes de Chibougamau lors d'un rassemblement tenu hier à l'aréna. La population nous a donné le mandat de poursuivre les moyens de pression », ont expliqué les deux leaders syndicaux.


Le gouvernement doit tenir ses engagements

« Le gouvernement Charest nous avait assuré que Chantier Chibougamau aurait un approvisionnement de 200 000 m3 de bois suite à la fermeture de la scierie d’Abitibi-Bowater dans les limites du Parc de Chibougamau. En cédant à des pressions, le gouvernement pénaliserait Chantier Chibougamau qui fait de la récupération de la matière ligneuse sa priorité. Pourtant, ce même gouvernement la présente comme un modèle à suivre pour toute l’industrie forestière au Québec. Par exemple, cela prend 3 500 m3 de bois pour créer un emploi dans cette industrie au Québec. A Chantier Chibougamau, cela en prend 1 000 m3. L’entreprise s’est lancée avec un succès remarquable dans la deuxième et la troisième transformation avec notamment la poutrelle de bois. Que faut-il de plus pour convaincre le gouvernement d’agir ? », a poursuivi Bruno Marceau.


Nous voulons l’équité

Le président de la section locale à Chantier Chibougamau a ajouté que la population veut l’équité avec les autres régions du Québec. « Nous voulons, dit-il, garder notre bois pour faire vivre notre population. Il faut aussi comprendre que nous avons des contraintes à Chibougamau que d’autres compagnies forestières n’ont pas. Par exemples, nous avons des limites d’exploitation liées aux zones de trappage, notre bois est très éloigné de l’usine et nous devons payer plus cher notre accès à la forêt. Le Québec a fait un choix de société en négociant la Paix des Braves de nation à nation. Nous comprenons cela. Mais ces contraintes doivent être partagées par l’ensemble de l’industrie forestière et de la collectivité québécoise et non seulement par la population de Chibougamau », a conclu le président de la section locale 8644 du Syndicat des Métallos (FTQ).


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Pour information : Stéphane Desgagné, Syndicat des Métallos (FTQ), (418) 699-0171 ou
(418) 719-7799 (téléphone cellulaire)
Bruno Marceau, Syndicat des Métallos (FTQ), (418) 748-3223 ou
(418) 770- 9560 (téléphone cellulaire)