Dons du FHM à Jeunes musiciens du monde
L’aide des Métallos à Kitcisakik rapporte aux jeunes autochtones
Le Fonds humanitaire des Métallos (FHM) contribuera 75 000 $, pour une période de trois ans, à l’école de musique de Kitcisakik de Jeunes musiciens du monde (JMM). C’est le premier projet d’envergure du FHM dans une communauté autochtone au Canada.
Entrevue à Kitcisakik avec le coprésident directeur général de JMM, Pierre Girard.
Qu’est-ce que JMM?
Pierre Girard (PG) Nous accompagnons des jeunes dans des milieux à risque par l’utilisation de la musique. Nous sommes à Kitcisakik depuis 2008. Avec l’appui des Métallos, on accompagne les jeunes de la garderie jusqu’au secondaire, aussi bien à Kitcisakik qu’à Val-d’Or.
Pourquoi avoir choisi Kitcisakik?
PG C’est la communauté autochtone la plus pauvre en Amérique du Nord. Ici, les résidences ne sont pas desservies par un accès à l’eau courante ni à l’électricité. Avec la musique, on aide les jeunes anichinabés à créer de l’estime de soi, à développer des aspirations et de la motivation, à avoir des projets de vie. On utilise la musique pour développer tous ces aspects.
Et vous vous y prenez comment?
PG On commence par l’éveil musical chez les tout-petits. Ensuite, il y a la salle d’accueil et les cours de musique, des séries de spectacles, des camps d’été ou de perfectionnement. Le jeune est entouré d’adultes qui croient en lui et en son potentiel. Avec le temps, il prend confiance, se met à avoir des amitiés positives. Il se construit une vision plus positive de lui-même. On met le jeune en mouvement.
Mais c’est tout un rôle pour le professeur de musique!
PG Chez nous, le professeur de musique est aussi un travailleur social, un « adulte bienveillant » qui encourage les jeunes. Toutes les stratégies qu’on utilise dans nos activités ont pour objectif de maintenir la motivation et l’intérêt.
Pour les adolescents, c’est important. À cet âge, il y a beaucoup de décrochage scolaire. Être à JMM, être dans un groupe ou participer au spectacle à la polyvalente de Val-d’Or tissent des liens, donnent un sentiment d’appartenance, de confiance et de fierté. Après, l’idée d’être sur un banc d’école fait moins peur.
Vous devez avoir le sentiment de faire la différence?
PG Énormément ! 90 % des jeunes reviennent année après année. Ça veut dire qu’ils y trouvent quelque chose, qu’ils ont le goût d’apprendre et de se dépasser.
Un mot pour les Métallos?
PG Merci d’être là. C’est fondamental pour une société d’avoir des jeunes qui croient en eux et qui aspirent à quelque chose. Notre slogan est: Quand la musique change des destins ! L’appui des Métallos nous donne un grand coup de main !