Les Métallos lancent une campagne pour sauver la sidérurgie québécoise

Le laminoir à poutrelles, c’est maintenant qu’on le veut !

Publié : 12/05/2009

Contrecoeur, 12 mai 2009. Le Syndicat des Métallos (FTQ) lance aujourd’hui une campagne pour amener la compagnie ArcelorMittal à respecter son engagement pris en 2007 de construire un laminoir à poutrelles à Contrecœur. « Les mises à pied que nous connaissons dans ce secteur menacent la viabilité d’une sidérurgie québécoise. Le Québec a besoin plus que jamais de ce type d’industrie. Nous avons du minerai de fer sur la Côte-Nord. Il serait dans l’ordre des choses qu’il soit transformé ici au Québec. De plus, il faut se préparer tout de suite pour la relance. Il est question de grands travaux d’infrastructure. Ce serait inconcevable que nous importions des poutrelles d’acier alors que nous pourrions très bien les faire ici d’autant plus qu’ArcelorMittal nous a promis une usine. Enfin, nous demandons au gouvernement de s’impliquer », a déclaré Daniel Roy, directeur québécois du Syndicat des métallos (FTQ).

Signez la pétition en ligne ou téléchargez la pétition en format d'impression.Rappelons que la compagnie avait annoncé en décembre 2007 la construction d’un laminoir à poutrelles. Cela devait créer plus de 200 emplois. Toujours selon la compagnie, le laminoir pourrait engendrer plus de 200 M $ de profits annuellement. En 2007-08, des poutrelles utilisées ici provenaient d’Europe et d’Asie. « Notre campagne est positive. Nous revendiquons le développement d’une activité économique qui a des retombés très importantes en termes d’emplois notamment. Il faut bien comprendre que si tout repart chez ArcelorMittal, c’est toute la communauté qui va en bénéficier. L'acier dans la région de Contrecœur, c'est très important depuis les années ‘60. Il faut que l’autoroute 30 dite l’autoroute de l'acier continue à porter son nom pour le bien de la région et du Québec tout entier », de poursuivre Pierre Arseneau, permanent du Syndicat des Métallos (FTQ). Claude Langlois, président de la section locale 6586, a indiqué que la lutte qu’entreprennent les travailleurs de Arcelor Mittal à Contrecœur répond à une urgence. « Si nous ne faisons rien, ArcelorMittal va avoir tout simplement bénéficié de la privatisation effectuée sous le gouvernement de Robert Bourassa et de son ministre de l’industrie et du commerce de l’époque Gérald Tremblay sans avoir à consolider la sidérurgie au Québec. Les installations de Contrecœur ont été profitables pour ArcelorMittal. Nous avons été sa porte d'entrée pour le continent nord-américain. Il est temps qu’il y ait un retour d’ascenseur. Tout au long de notre histoire syndicale nous avons dû nous battre pour sauver non seulement des emplois mais aussi notre sidérurgie québécoise. Nous y croyons et nous allons continuer à nous battre ». Le directeur québécois a conclu en soulignant que c’était le début de la campagne. « Nous n'avons pas l’intention de lâcher le morceau, dit-il. Il est possible que certains nous trouvent dérangeants. Il y va des emplois et de la survie d'une communauté. Le laminoir à poutrelles, c’est maintenant que nous le voulons! ». Rappel historique Soulignons que les travailleurs et le Syndicat des Métallos ont été au cœur de la mise sur pied d’une sidérurgie québécoise. Les Métallos obtiennent l’accréditation syndicale en mai 1965. Le laminoir à froid ouvre en mars 1966. Le laminoir à chaud ouvre en janvier 1967. En octobre 1968, le gouvernement du Québec achète Dominion Steel and Coal (Dosco Inc). La compagnie Sidbec-Dosco est née. En 1982, les Métallos réussissent le tour de force d’empêcher la fermeture des laminoirs à plat. En août 1994. Sidbec-Dosco devient Ispat-Sidbec. La privatisation sous le gouvernement libéral de Robert Bourassa et de son ministre de l’industrie et du commerce Gérald Tremblay survient après des années de rumeurs. Les installations de Contrecœur ont généré environ 1,2 milliards de profits. Mittal en a profité pour agrandir son empire. En novembre 2007, ArcelorMittal procède à une consolidation et restructure ses opérations. Il annonce la fermeture des laminoirs à Contrecœur. Dofasco récupère les laminoirs à chaud et à froid situés au Québec. Ce qui entraîne 450 pertes d’emplois chez les syndiqués à Contrecœur. En mars 2008, la compagnie annonce la fermeture de la tréfilerie à Lachine et la perte de 120 emplois. Le 7 avril 2009, elle annonce que l’usine de réduction fermera ses portes le 18 avril pour une période indéterminée. Le secteur de la coulée à brame connaîtra le même sort le 27 juin 2009 et 190 personnes seront mises à pied. Il restera moins de 400 travailleurs au complexe de Contrecœur. (30) Pour informations : Daniel Roy, Syndicat des Métallos (FTQ). (514) 850-2240 Pierre Arseneau, Syndicat des Métallos (FTQ), (450) 656-1113 Claude Langlois, Syndicat des Métallos (FTQ), section locale 6586, (450) 517-2528

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