Toujours plus de sous-traitance chez ArcelorMittal

Le Syndicat exige de vrais emplois de qualité pour les membres de la communauté innue

Publié : 03/10/2023

Sept-Îles, le mardi 2 octobre 2023 — Le Syndicat des Métallos accueille comme une douche froide l’annonce faite par ArcelorMittal de confier en sous-traitance l’exploitation d’une partie de la mine. Cette annonce du 20 septembre dernier n’a fait l’objet d’aucune discussion avec la partie syndicale et vise précisément à faire en sous-traitance des tâches normalement faites par les travailleurs et travailleuses de la minière.

Le Syndicat presse plutôt la minière d’embaucher des membres de la communauté innue dans ses effectifs réguliers.

« Sous prétexte de faire un geste positif envers la communauté innue, ArcelorMittal organise plutôt l’exploitation d’une partie de la mine en sous-traitance, avec des emplois moins avantageux. Afin d’offrir de vraies opportunités aux membres de la communauté innue, ArcelorMittal devrait commencer par embaucher un nombre significatif d’Innus en leur offrant de bons emplois, et les conditions de travail qui viennent avec. Nous serons les premiers à les accueillir à bras ouverts», fait valoir le représentant syndical des Métallos, Dany Maltais.

Ce dernier s’étonne que la direction d’ArcelorMittal n’ait même pas daigné toucher le mot du projet alors qu’elle rencontrait les sections locales du Syndicat des Métallos quelques jours avant l’annonce devant le Cercle économique régional des Premières Nations et du Québec. Rappelons que la convention collective balise le recours à la sous-traitance. Les Métallos jugent cavalière la façon de faire de la compagnie.

Le Syndicat des Métallos presse la minière d’accélérer l’embauche de membres de la communauté innue dans ses effectifs réguliers. « Toutes les minières de la région ont pris des engagements plus fermes récemment avec les communautés autochtones pour reconnaître le territoire et assurer davantage de retombées. Il est désolant de voir ArcelorMittal instrumentaliser la communauté innue en cherchant à exploiter à moindre coût le gisement, plutôt que de viser à embaucher ses membres pour de vrais bons emplois », poursuit Dany Maltais.

Dans son annonce, la direction d’ArcelorMittal précisait que la nouvelle entité sous-traitante ne serait pas « sous pression » pour l’exploitation du gisement. « Cette déclaration est très ironique, lorsqu’on sait que nos membres travaillent de plus en plus sous pression pour atteindre les quotas fixés par la compagnie. C’est une très mauvaise idée de créer ainsi deux classes de travailleurs et travailleuses. Nous sommes en faveur d’une vraie inclusion, pas d’un système à deux vitesses pour contourner la convention collective », ajoute Dany Maltais.