Grève à la Mine Raglan, au Nunavik
Le syndicat rejette deux ultimatums de Glencore
Le Syndicat des Métallos et les représentants des 630 travailleurs en grève de Mine Raglan, au Nunavik, propriété de Glencore, rejettent en bloc deux ultimatums posés coup sur coup par la partie patronale dans les toutes premières heures d’une séance de conciliation qui a eu lieu aujourd’hui et qui devait se poursuivre demain.
Mû par une motivation antisyndicale et avec une hostilité à peine voilée et faisant fi des nombreuses manchettes qui la vise à l’heure actuelle, Glencore a choisi de poser unilatéralement deux ultimatums au syndicat, manquant par là à son obligation de négocier avec diligence et bonne foi.
Ces ultimatums sont les suivants :
- Que les négociations portent uniquement sur l’offre patronale du 5 mai, pourtant rejetée à 97,5% par les travailleurs qui ont du même coup donné un mandat de grève à leur comité de négociation. Pour le syndicat, cela constitue une négociation à la baisse.
- Que si le syndicat n’accepte pas de s’entendre ou de discuter sur cette base d’ici au dimanche 10 juillet à midi, l’offre patronale en question ne tient plus. Pour le syndicat, non seulement ces tactiques sont déloyales, mais cet ultimatum constitue un retour à la case zéro.
Aussi, les représentants de cette multinationale ont minimisé les offres de discussion de dernières minutes faites au syndicat le 27 mai dernier, quelques heures seulement avant qu’une grève générale illimitée ne soit déclenchée. Pour Glencore, qui a abondamment laissé circuler sa position à ce moment sur les lieux de travail — une pratique malhonnête visant à s’ingérer et à entraver les activités du syndicat et de ses membres, cette position « n’était qu’une réaction !».
« Si la compagnie cherche à saboter le processus de négociation, à démontrer une fois de plus sa mauvaise foi et à prouver qu’elle est motivée par des préoccupations antisyndicales constantes comme le témoigne un jugement récent, l’affaire est de nouveau clairement entendue », lance Harold Arseneault, représentant syndical des Métallos. « La position que Glencore nous a communiquée aujourd’hui légitime encore davantage la décision de nos membres d’être entrés en grève et de rester solidaires devant les tactiques et les manœuvres de dernières minutes de l’employeur, le 27 mai dernier. »
« Il n’est pas question de laisser une multinationale nous manquer de respect et mépriser nos lois qui l’oblige à négocier de bonne foi ! », affirme Éric Savard, président de la section locale 9449 du Syndicat des Métallos. « On veut bien retourner à la table de négociation si l’employeur se montre prêt à négocier de bonne foi. Donc, si Glencore veut nous voir assis pour négocier, ce sera oui ; si elle veut voir ses salariés à genoux, ce sera non ; et si elle ne bouge pas de sa position, nous resterons debout et solidaires ! »
Rappelons que les travailleurs syndiqués de Mine Raglan sont en grève depuis six semaines. Ceux-ci exigent du respect de la part de la multinationale. Ils luttent contre le recours accru à la sous-traitance et pour de meilleures conditions de travail.