Métallurgie Brasco Entretien à Sept-Îles
Les Métallos signent une première convention collective
Les 105 travailleurs de Métallurgie Brasco Entretien à Sept-Îles ont accepté hier soir dans une proportion de 98 % les dernières offres patronales. Cette convention collective a permis d’améliorer les salaires et les clauses à incidence non-monétaire. « Enfin, les travailleurs ont un outil pour se faire respecter. Cela n’a pas été facile de négocier une première convention collective avec le sous-traitant d’une compagnie aussi antisyndicale que l'aluminerie Alouette. Toutes les mesures possibles ont été utilisées par Brasco pour empêcher la syndicalisation. Cela n’a guère été mieux pour la négociation. Bien que nous ayons obtenu notre accréditation le 12 février, nous avons été obligés de demander la conciliation en octobre pour accélérer les négociations. Tout compte fait, nous avons obtenu un bon premier contrat de travail », a déclaré Gilles Ayotte, permanent du Syndicat des Métallos (FTQ).« Plusieurs aspects devaient être améliorés dont les avantages sociaux qui sont inexistants ainsi que plusieurs points en santé-sécurité qui affectaient les conditions de travail. Nous devions aussi prendre les moyens pour mettre fin au favoritisme qui existait chez cet employeur comme c'est souvent le cas chez les travailleurs et travailleuses non-syndiqués. Nous avons négocié des clauses pour régler toutes ces questions. Le vote montre que nos membres sont satisfaits de ce qu’ils ont obtenu et du travail de leur syndicat», a poursuivi Gilles Ayotte. Des clauses pour le respect C’est ainsi que la nouvelle convention collective contient des dispositions sur les assignations pour les vacances, les affichages de poste, les promotions, les rétrogradations, les mises-à-pied et les rappels. Les heures supplémentaires seront volontaires et réparties selon une procédure équitable. Un comité en santé sécurité sera formé et un représentant à la prévention sera libéré. Une clause permet au syndicat d’intervenir en cas de changements technologiques. Une lettre d'entente prévoit de retirer toutes les mesures disciplinaires accumulées avant cette négociation. Un comité de relation de travail paritaire sera mis sur pied. Lorsqu’il siègera, un procès-verbal sera rédigé et affiché dans l’usine. Des tableaux d’affichage syndicaux seront installés. « Nous avons même réussi à obtenir que ce sous-traitant ait une clause limitant la sous-traitance dans son entreprise. La présence d’un syndicat fait toute la différence lorsqu’il s’agit d’assurer une meilleure sécurité d’emploi », a expliqué Kevin D’Amours, président de l’unité 64 de la section locale composée 7065. Un contrat de travail d’un an, une rétroactivité et une augmentation En ce qui a trait aux clauses à incidence monétaire, le Syndicat des Métallos (FTQ) a obtenu une rétroactivité de 2 % sur les heures travaillées depuis janvier 2008. Ce pourcentage sera intégré dans la convention collective lors de sa signature. Une augmentation additionnelle de 2 % est aussi prévue pour l’année 2009. Le salaire horaire moyen est actuellement d’environ 19 $. Un montant forfaitaire de 600 $ par année sera versé aux salariés réguliers pour leur retraite. Auparavant, les travailleurs devaient avoir accumulé trois ans d’ancienneté pour y avoir droit. Désormais, ce sera possible dès l’embauche. L'employeur versera 1 400 $ par travailleur par année pour une assurance collective. Enfin, le syndicat a négocié une prime de nuit de 0,50 $ l’heure lors des opérations de brasquage et de débrasquage. Une campagne de recrutement difficile Rappelons qu'une requête en accréditation avait été déposée à la Commission des relations de travail (CRT) le 11 novembre 2007 et qu'elle avait été contestée par l'employeur. Lors des dernières auditions qui ont eu lieu du 28 au 31 janvier 2007, il a été possible de faire la lumière sur les contestations de l'employeur qui demandait d’inclure un groupe de 24 travailleurs sur la liste d'appel. Cependant, ceux-ci avaient déjà quitté l'employeur au moment du dépôt de la requête en accréditation et ce, sans qu'il y ait une possibilité de retour au travail. De plus, certains travailleurs prétendaient avoir signé leurs cartes d'adhésion sous de fausses représentations et sans réel consentement de leur part. « La CRT a considéré que ces gens-là étaient conscients et consentants et qu'ils avaient changé d'idée après le dépôt de la requête, ce qui est interdit par le Code du travail. Si c'était permis, tous les employeurs le feraient, ce serait trop facile. La CRT n’a retenu aucune des plaintes relatives à l’intimidation ou à de prétendues menaces. Ce fut une campagne de syndicalisation exemplaire. Avec le contrat de travail que nous venons de négocier, l’avenir nous donne raison. Ces travailleurs voulaient se syndiquer et se faire respecter », a conclu Gilles Ayotte. Métallurgie Brasco est un sous-traitant pour l'entretien et le brasquage des cuves à l'Aluminerie Alouette à Sept-Îles. Il fournit également du personnel de remplacement ou substituts pour cette même compagnie. (30) Pour information : Gilles Ayotte, Syndicat des Métallos (FTQ), (418) 962-2041