Les Métallos sur la colline du Parlement pour les « retraités d'abord »
OTTAWA, le mardi 30 avril 2019 – Des militants du Syndicat des Métallos de partout au Canada sont de retour sur la colline du Parlement pendant deux semaines afin de rencontrer leurs députés et des sénateurs et de leur demander de s'engager à inclure la protection des travailleuses et travailleurs retraités au programme électoral de chaque parti politique aux élections de 2019.
« Malgré quelques mesures mineures visant à aider les retraités en général, le budget fédéral de 2019 ne proposait aucun engagement visant à traiter les travailleurs et les retraités comme des créanciers garantis dans les lois sur la faillite et la protection contre la faillite », a déclaré Ken Neumann, directeur national des Métallos. « Après avoir connu les effets des lois actuelles qui ne protègent nullement les pensions et les avantages sociaux des retraités, nos membres sont déterminés à faire campagne afin de mieux protéger leur avenir. »
Le directeur national des Métallos a ajouté que sans tenir compte de cas très médiatisés comme Nortel à Ottawa, Stelco à Hamilton et Sears dans la plupart des villes au pays, les travailleurs craignent de plus en plus de prendre leur retraite.
« Ils savent que leurs régime de retraite et avantages sociaux ne sont nullement protégés lorsqu’une entreprise fait faillite ou fait l’objet d’une restructuration en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC). »
« Les pensions sont des salaires différés et, une fois les banques et les créanciers payés, il ne reste rien pour les travailleurs, ce qui équivaut à du vol. »
Selon Ken Neumann, la population canadienne devrait s’indigner de la façon dont les lois qui protègent les entreprises traitent ses membres âgés, mais forcent la population ouvrière à assumer tous les risques en cas d’insolvabilité.
Les rencontres avec les députés et les sénateurs portent principalement sur une série de projets de loi actuellement devant la Chambre des communes et le Sénat. Deux d’entre eux, un du Nouveau Parti démocratique et l’autre du Bloc québécois, visent à réformer la LACC et la Loi sur la faillite et l’insolvabilité (LFI), de sorte qu’elles accordent la priorité aux réclamations des travailleurs découlant de régimes de retraite qui ne sont pas solvables et de l’élimination des avantages sociaux.
Un autre projet de loi introduit au Sénat l'an dernier vise également à assurer un statut prioritaire aux réclamations liées aux pensions.
Le quatrième projet de loi présenté par un député conservateur propose seulement de modifier la LACC de façon à obtenir « l’assentiment » avant qu’une entreprise mette en œuvre les prétendus « programmes de rétention des employés clés », autrement dit les hauts dirigeants. Il n’aborde nullement les pensions et les avantages sociaux dus aux employés.
« Les principes législatifs que tous les députés devraient appuyer sont ceux qui protègent les travailleuses et travailleurs », a indiqué Ken Neumann. Il s’agit exactement des personnes auxquelles fait allusion le gouvernement lorsqu’il parle de la « classe moyenne et de ceux et celles qui veulent s’y joindre ». « Les cadres de Nortel, Sears et Stelco ont reçu plusieurs millions de dollars, alors que les travailleurs et les retraités ont perdu leurs avantages sociaux, leurs vacances et leurs indemnités de départ et de fin d’emploi. »
« C'est maintenant, pendant la période préélectorale, qu'il faut s'engager à redresser ce terrible déséquilibre. »