L’Assemblée nationale endosse à l’unanimité les revendications des Métallos et du SCEP
Motion unanime des députés pour qu’Hydro-Québec utilise son pouvoir d’achat pour maintenir les emplois au Québec dans l’industrie du câble
Plus de 150 syndiqués des Métallos et du SCEP, venus de Saint-Jean (Prysmian), de La Malbaie (General Cable) et de Saint-Jérôme (General Cable), ont manifesté le 16 février devant l’Assemblée nationale à Québec, à l’occasion du dépôt d’une pétition de quelque 7000 signatures pour inciter Hydro-Québec à privilégier l’achat de câbles électriques faits au Québec.
Dans un geste plutôt inhabituel, le texte de la pétition a été adopté à l’unanimité par les députés de l’Assemblée nationale. On peut consulter la motion adoptée et les échanges sur le dossier entre le porte-parole du Parti québécois en matière d’énergie, Sylvain Gaudrault, et la ministre des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau sur le site de l’Assemblée nationale.L’achat de câbles québécois est en chute libre: 69 % des câbles utilisés en 2009 ont été fabriqués au Québec contre une moyenne de 90 % au cours des quatre années précédentes. Dans sa politique d’approvisionnement, adoptée en août dernier, Hydro-Québec s’engage à «privilégier le recours aux entreprises québécoises» et à «utiliser son pouvoir d’achat pour favoriser le maintien et le développement de l’activité économique au Québec». Or, quatre des huit fabricants québécois de câbles ont fermé ou menacent de fermer leurs portes cette année. «Pendant que la politique d’Hydro-Québec s’empoussière sur les tablettes, les usines de câbles ferment les unes après les autres. Au rythme où vont les choses, on va se retrouver le bec à l’eau si une autre crise du verglas frappe le Québec», a dénoncé le directeur du Syndicat des Métallos, Daniel Roy. Nexans a fermé les portes de son usine de Québec en avril 2009, ce qui n’a pas empêché Hydro-Québec de lui confier des contrats de près de 4 millions pour son usine ontarienne. Prysmian a annoncé la fermeture définitive de son usine de Saint-Jean en avril prochain, à la suite d’une grève qui a cours depuis près d’un an, Peu regardante, Hydro-Québec s’apprête à certifier les usines de Caroline du Sud et de l’Ontario pour faire le même travail. Déjà, des contrats de plus de 5 millions ont été confiés à ces deux usines pendant la grève. General Cable a quant à elle fermé de façon temporaire son usine de Saint-Jérôme et s’apprête à faire de même pour son usine de La Malbaie le 1er mars. On craint que les contrats ne soient remplis à l’usine de General Cable en Arkansas. «C’est pas vrai que l’électricité des barrages de la Baie James et de la Côte-Nord va se rendre chez nous avec des câbles de l’Arkansas, de la Caroline du Sud ou de l’Ontario. Hydro-Québec doit utiliser son pouvoir d’achat pour maintenir la production et les emplois ici. Le gouvernement doit mettre son poids dans la balance pour y arriver», a plaidé Daniel Roy.