Parrainer une famille syrienne

Avec l’appui du Fonds humanitaire des Métallos

Publié : 31/08/2023

En 2012, alors que le conflit faisait rage en Syrie et que les réfugié.e.s se noyaient sur des bateaux de fortune en mer Méditerranée, un groupe de
citoyen.ne.s de Matane touché.e.s par ce drame humain s’est mobilisé pour parrainer des réfugié.e.s. Parmi les membres du Comité de parrainage Syrie-Matanie, on compte le métallo Yves Nazair, de la section locale 9599, qui travaille sur un navire spécialisé dans la traverse des wagons des trains du CN entre Baie-Comeau et Matane.

C’est en lisant un article dans son journal syndical sur un projet du Fonds humanitaire des Métallos (FHM) qu’il a eu l’idée de formuler une demande de financement pour soutenir les efforts du groupe de parrainage. La réponse a été très positive : sa section locale a offert 2500 $ pour soutenir le projet, auquel s’est ajouté un montant de 5000 $ du FHM.

Le groupe s’est organisé pour accueillir deux familles syriennes. La première est arrivée en 2018, la famille Ateia, composée d’un couple et d’un petit garçon de 8 ans à l’époque ; la seconde est arrivée en décembre 2022, la famille Daadouch, qui compte une mère et trois enfants adultes. Au fil des années, le Comité de parrainage Syrie-Matanie a amassé plus de 50 000 $ à coup de soupers-bénéfice et autres campagnes de financement.

Les subventions du Fonds humanitaire et de la section locale ont permis plus spécifiquement à deux jeunes hommes de la famille arrivée en décembre de se consacrer entièrement à leurs cours de francisation jusqu’en juin dernier, plutôt que de « traîner un français boiteux toute leur vie ». « Ça nous a enlevé un poids des épaules [au comité de parrainage] », confie Yves Nazair, dont le grand-père d’origine libanaise a lui-même immigré au Québec en tant que réfugié.

Au-delà du soutien financier pour la première année des deux familles en sol québécois, le comité de parrainage est très présent au quotidien. « Ça demande beaucoup d’engagements. On les aide avec la paperasse, à obtenir un numéro d’assurance sociale et une carte d’assurance maladie, à trouver un médecin et un dentiste… On les a aussi aidées au moment de leur demande de résidence permanente », explique le métallo.

« L’intégration, c’est large, ça va d’aller prendre une bière un soir, de les faire visiter un nouveau coin, jusqu’à les amener se promener en forêt. On finit par s’attacher, et ça va rester des amis, même une fois la phase de parrainage terminée », affirme Yves.

Le père de la première famille travaille maintenant comme soudeur, et le couple a récemment accueilli un deuxième enfant. Quant à eux, maintenant qu’ils parlent le français, les frères Daadouch s’apprêtent à intégrer le marché du travail et à suivre des cours pour obtenir leur permis de conduire.

Cet article est tiré du dernier numéro du magazine Le Métallo, disponible en ligne ici.