Vote à 100 % pour les signaleurs de Béton provincial, mettant fin à 2 conflits

Des hausses salariales de 16 % à 21 % la première année

Publié : 31/07/2024

Sainte-Anne-des-Monts, le 31 juillet 2024 C’est à l’unanimité que la quarantaine de signaleur.euse.s routier.ère.s de deux divisions de Béton provincial, qui étaient en lockout pour une part et en grève pour l’autre part, a ratifié un nouveau contrat de travail en assemblée syndicale ce matin. Celui-ci comprend des hausses salariales allant de 16 % à 21 % la première année rétroactivement à avril dernier, puis de 3 % en 2025 et de 2 % en 2026.

Les signaleur.euse.s routier.ère.s à l’emploi des Entreprises Mont-Sterling, avaient été odieusement mis en lockout le 3 juillet dernier, ce qui a incité leurs collègues de Pavage des Monts qui étaient eux aussi en négociations à déclencher une grève dans la foulée. Les entreprises Mont-Sterling et Pavage des Monts effectuent des opérations de signalisation routière en Gaspésie, au Bas-Saint-Laurent et sur la Côte-Nord.

« Les salarié.e.s sont très satisfait.e.s de cette première convention, obtenue grâce à une belle mobilisation. Ils sont fier.ère.s d’avoir lutté pour améliorer significativement leurs conditions de travail. C’est un début et cela se poursuivra avec les prochaines négociations », fait valoir la présidente de la section locale 9005 représentant les travailleur.euse.s de la signalisation routière, Nathalie Perron.

Outre les salaires, plusieurs primes ont été bonifiées et de nouvelles primes ont été créées, notamment pour le travail de nuit, celui effectué hors de la région ainsi que pour les chefs d’équipe. L’allocation pour la pension lors des affectations à l’extérieur de la région sera aussi bonifiée graduellement au cours du contrat. une prime pour l’achat de bottes de travail a aussi été créée. Des améliorations ont aussi été apportées à la durée et à la rémunération des périodes de vacances, passant de deux à trois semaines pour les travailleur.euse.s ayant entre 3 et 10 ans d’ancienneté et de 3 à 4 semaines pour ceux ayant 10 ans et plus d’ancienneté. Des congés sociaux en cas de décès d’un proche ont été introduits, allant de 1 à 4 journées.

 

Dangereuse brèche dans la loi anti-scabs

La semaine dernière, le tribunal administratif a refusé d’accorder une ordonnance provisoire pour empêcher le recours à des briseurs de grève, se rendant aux arguments patronaux à l’effet que la loi ne viserait pas des travailleur.euse.s qui exécutent leurs tâches « sur la route » plutôt qu’à l’établissement physique de l’entreprise. Précisons que Béton provincial et ses filiales avaient ouvertement reconnu avoir recours à des briseurs de grève, mais prétendaient que la loi anti-scabs ne s’appliquait pas à eux puisque ces derniers ne vont pas au siège social de l’entreprise.

« C’est complètement loufoque. Par définition, nos membres font de la signalisation routière sur des chantiers. Ils sont partout sur le territoire et ne travaillent jamais au siège social de l’employeur. Notre accréditation les protège partout où ils travaillent, il doit en être de même des lois du travail. Jamais le législateur n’a souhaité exclure ces travailleur.euse.s de l’application de la loi anti-scabs. C’est un dangereux glissement », fait valoir l’adjoint au directeur québécois des Métallos, Nicolas Lapierre.

 

Le Syndicat des Métallos, affilié à la FTQ, est le plus important syndicat du secteur privé au Québec. Il regroupe plus de 60 000 travailleurs et travailleuses de tous les secteurs économiques.