Le Syndicat des Métallos accueille favorablement l'annonce du gouvernement fédéral sur le bois d'œuvre et demande une mise en œuvre urgente pour protéger les emplois et les collectivités
Montréal et Toronto – Le Syndicat des Métallos accueille favorablement l'annonce faite aujourd'hui par le Premier ministre Mark Carney, concernant de nouvelles mesures fédérales destinées à soutenir l'industrie du bois d'œuvre, une mesure attendue depuis longtemps pour reconstruire un secteur durement touché par l’escalade des tarifs américains.
Le plan fédéral prévoit 700 millions de dollars de garanties de prêt pour les entreprises touchées par la hausse des tarifs américains, 500 millions de dollars d'investissements pour soutenir la diversification des produits et des marchés ainsi qu’un engagement à prioriser le bois d'œuvre canadien dans les projets d’infrastructure et de logement financés par le gouvernement fédéral. Des mesures supplémentaires incluent un soutien au développement des marchés d’exportation et 50 millions de dollars en prestations de revenu, en requalification et en perfectionnement pour plus de 6 000 travailleuses et travailleurs touchés par la crise du bois d'œuvre.
Les Métallos, qui représentent des dizaines de milliers de travailleurs forestiers dans tout le Canada, affirment que ces mesures reflètent les principales revendications que le syndicat défend depuis longtemps, mais préviennent que leur succès dépendra entièrement d'une mise en œuvre rapide et efficace.
« C'est le genre de leadership que les travailleuses et travailleurs forestiers ont demandé. Alors que les tarifs américains punissent notre industrie et que des communautés sont en danger, l'annonce d'aujourd'hui envoie un signal fort que le Canada est prêt à défendre et à reconstruire ce secteur vital avec une stratégie industrielle sérieuse », a déclaré Marty Warren, directeur national du Syndicat des Métallos.
Mais alors que les usines ont déjà réduit leurs activités et que d'autres fermetures se profilent à l'horizon, le syndicat prévient que même les engagements les plus fermes n'auront aucune importance s'ils ne sont pas soutenus par des mesures urgentes et concrètes.
« Il s'agit d'engagements majeurs qui montrent que le gouvernement prend enfin au sérieux cette guerre commerciale et cette industrie. Les garanties d'emprunt aideront les entreprises à survivre et l'initiative visant à prioriser le bois d'œuvre canadien constitue un grand pas en avant. Mais nous ne pouvons pas nous permettre une nouvelle vague de fermetures d'usines en attendant que les programmes soient mis en œuvre. Il ne faut pas que ces programmes soient bloqués par la bureaucratie ou qu'ils restent bloqués à la table du cabinet. Les travailleuses et les travailleurs doivent voir les résultats dès maintenant, avec des subventions salariales, de solides mesures de soutien au marché du travail et de véritables échéanciers pour faire débloquer cet argent", a déclaré Jeff Bromley, président du Conseil du bois des Métallos. »
Dans les régions où la foresterie a été affaiblie par des années de fermetures, les dirigeants des Métallos affirment que la politique d'approvisionnement domestique pourrait être transformatrice si elle est appliquée et soutenue par des échéanciers clairs et des conditions rigoureuses de création d'emplois.
« Nous nous battons depuis des années pour que les fonds publics soutiennent les emplois canadiens. L'engagement pris aujourd'hui dans le cadre de la politique d'approvisionnement au Canada est le résultat direct de cette lutte. Mais nous avons déjà été déçus par des annonces qui ne se sont jamais concrétisées, alors nous tiendrons le gouvernement imputable pour nous assurer que cette fois-ci, les emplois, les contrats et les avantages restent ici », a déclaré Scott Lunny, directeur des Métallos pour l'Ouest du Canada.
Le syndicat insiste sur le fait que les travailleuses et les travailleurs ont besoin de garanties réelles que ces investissements protégeront leurs emplois et qu'ils seront bénéfiques pour les personnes sur le terrain.
« L'accès au capital et aux nouveaux marchés est important, mais sans garanties claires en matière d'emploi et de responsabilité, ces investissements ne signifieront pas grand-chose pour les travailleuses et les travailleurs déjà confrontés à des licenciements. Ce que les gens ont besoin de voir maintenant, c'est un plan qui protège leurs moyens de subsistance et pas seulement les résultats financiers des employeurs », a déclaré Kevon Stewart, directeur des Métallos pour l'Ontario et le Canada atlantique.
Au Québec, où la foresterie est un pilier de nombreuses économies locales, les dirigeants syndicaux demandent instamment une coordination avec le gouvernement provincial pour s'assurer que le financement fédéral reflète les priorités et les besoins locaux. Le directeur québécois des Métallos invite le gouvernement du Québec emboiter le pas de façon urgente à de telles initiatives.
« On exige depuis longtemps du gouvernement du Québec une stratégie industrielle pour transformer l’industrie forestière et assurer l’avenir des emplois. Nous espérons que le gouvernement du Québec reviendra en septembre avec une nouvelle mouture de régime forestier qui s’inscrira dans la même lignée. Québec et Ottawa doivent travailler en synergie pour assurer l’avenir de la forêt », affirme le directeur québécois des Métallos, Nicolas Lapierre.
Le Syndicat des Métallos continue de demander au gouvernement fédéral de trouver une solution juste et durable au différend sur le bois d'œuvre et de veiller à ce que l'annonce d'aujourd'hui ne marque pas la fin, mais le début d'un effort sérieux pour construire un secteur forestier canadien plus fort et plus résilient.