Le gouvernement doit endiguer l’hémorragie

Le gouvernement doit endiguer l’hémorragie: Le lockout coûte 604 474 $ par jour à Hydro-Québec

Le lockout coûte 604 474 $ par jour à Hydro-Québec

Publié : 21/03/2018

Montréal, mercredi le 21 mars 2018 –  Le Syndicat des Métallos salue les récentes déclarations du ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Pierre Moreau, qui s’interroge sur la pertinence de la clause du contrat de l’aluminerie de Bécancour assimilant un lockout à un cas de force majeure, ce qui permet à une compagnie de se soustraire à ses obligations. Le gouvernement devrait toutefois être plus proactif pour faire pression sur Alcoa et Rio Tinto afin de faire cesser le lockout, et donc d’arrêter l’hémorragie qui prive Hydro-Québec de revenus de 604 474 $ par jour.

« Que le gouvernement s’interroge sur la pertinence de telles clauses qui assimilent le lockout à un ‘Act of God’, c’est bien. Il est à peu près temps qu’on y arrive : c’est la deuxième fois qu’un lockout occasionne des pertes de plusieurs dizaines de millions de dollars pour Hydro-Québec et tous les Québécois. Mais à court terme, le gouvernement doit être plus proactif. Québec peut mettre de la pression sur les multinationales étrangères pour faire cesser ce lockout insensé. Alcoa et Rio Tinto profitent des largesses des contrats pour faire traîner le présent conflit, Québec doit sonner la fin de la récréation », fait valoir l’adjoint au directeur québécois des Métallos, Dominic Lemieux.

Chaque jour de lockout à l’aluminerie de Bécancour représente un manque à gagner pour Hydro-Québec de 604 464 $ en hiver et de 600 352 $ pour les jours d’été. Sur une base annuelle, cela représente un manque à gagner de 220 millions dans les coffres d’Hydro-Québec. Rappelons qu’en 2012, un autre lockout de six mois, cette fois avec Rio Tinto Alcan à Alma, avait coûté 148 millions à Hydro-Québec.

Dans le présent cas, comme un lockout est assimilé à un cas de force majeure dans le contrat liant l’aluminerie, Hydro-Québec et le gouvernement, l’aluminerie n’est pas tenue de payer pour le bloc d’électricité qui lui est réservé. Elle échappe aussi à une pénalité annuelle de 41,9 millions liée à la diminution de production. ABI a réduit depuis le 11 janvier dernier la production des deux tiers avec le lockout, réduisant d’autant sa consommation d’électricité.

Le Syndicat des Métallos réitère son ouverture à retourner à la table de négociation pour discuter des pierres d’achoppement. « Nous sommes convaincus qu’un règlement pourrait être à portée de main si les négociateurs patronaux revenaient à la table avec des mandats pour négocier les points en suspens. C’est en se parlant de chacun des enjeux qu’on peut trouver ensemble des solutions », a fait valoir le président de la section locale 9700, Clément Masse.